Chapeau – Chabou – Bojor Madam

Rubenstein – Pierre Précieuse de Mazagan – Mazagan

Qui est Madama CHABOU?

Première Femme Médecin au Maroc

Madama Chabo de Mazagan ? ou bien Chabou et Bojor Dialek

Boco Boco de Madama Chabou a Mazagan

Si on suit les explications données par ces Historiens / Historiennes d’occasion qui ne font que du plagiat et acrobatie de kidnapping historique et intellectuel sans vergogne et sans ajouter aucune valeur sur l’identification de Madame Chabou. Alors si on suit les explications données par ces Historiens / Historiennes d’occasion qui ne font que du…Lire la Suite →

Initialement publié – Avr 9, 2015Mise a jour le 3 Mars 2020 – 15 Mai, 2022


Eugénie -Rubenstein – Delanoë – née à Souwalki (Russie)

La Pierre Précieuse de Rubis sur l’Ongle de Mazagan

Dans le contexte de notre culture populaire et régionale de Mazagan et Doukkala, les surnoms dominent les noms et les prenoms. L’apport de la culture européenne et en particulier l’impact technique d’origine Française dans les villes comme dans les compagnes avaient crée une langue et un dialecte hybride qui peuvent être considérés comme une sorte de langage créole dont la prononciation était ni pleinement arabe ni européenne.

Pour situer ces sortes de communication au sein de notre communauté de langue Doukkalaise, on se referait a un tel langage, une langue d’Acien Combattant que même ce qualificatif fut prononcé comme « Assyane Combata » ou bien « Douziame Halouf. »

Ce langage d’Ancien Combattant avait son propre lexique de mots, de définitions et de métaphores.


Photo: Collection Famille de Aissa Guizel: Ouled Freiha, Ouled Guizel, Ouled Kacemi et l’Ajudant Maati – Sahel – Bab Buro Aarab

A ce que je sais de mes proches comme des autres, on ne se souvient pas de Mme Chaperon comme Médecin et comme fondatrice des dispensaires a la limite des quartiers populaires de Mazagan, surtout ceux a l’orée des quartiers ou coexistaient les Musulmans, les Judaïques et les Européens.

Seule Dr. Eugénie Delanoë avait la capacité, l’autorité et le soutien du Maréchal Lyautey pour entreprendre une formation et la désignation des infirmières et des infirmiers, et surtout la construction et la gestion d’un Hôpital et des dispensaires autour de la Ville de Mazagan – El Jadida; elle seule aussi en sa qualité de Doctoresse nommée par la Résidence du Protectorat avait la légitimité institutionnelle de commander et de recevoir ainsi que d’allouer la fourniture du matériel médical et les médicaments et autres produits de soins.

Un choix stratégique prévalait la construction et la répartition de ces dispensaires qui furent l’oeuvre directe de Madame Chabou et son équipe de Docteurs (y compris les fameux Dr. Antoine Paoletti et Dr. Blanc), d’infirmières/Infirmiers et administrative dont plusieurs furent des Marocains Musulmans et Judaïques servant d’interprètes et comme symbole de confiance de la population dans la provision des soins par des étrangers.

L’autre dimension qui demeure aussi une interrogation plus qu’une réponse, l’oeuvre de Madame Chabou fut directement financée par le Maréchal Lyautey qui accorda une aide sans retenue vu son attachement directe au Maroc et surtout au Deauville Marocain qu’il voulait construire a Mazagan et aussi vu l’importance de la garnison militaire et son lieu d’estivage face a l’Océan, une caserne appelle le « Centre d’Estivage » avec un mess pour les officiers et des maisonnettes pour les premieres classes.

L’autre aspect était l’intégration des filles et des fils de notables dans le système éducatif de la Mission Culturelle Française dont les Sœurs et les Frères ainsi que le Padre est de mouvance Dominicaine. Cette affiliation Jésuite est importante vu que les Jésuites ont toujours été du coté des autochtones et pour la défense des droits de ce que l’on appeler dans le temps « les indigènes. »

Ces Jésuites furent tellement opposés a l’exploitation des populations locales par les colons Espagnols et Portugais en Amérique Latine et même durant leur colonisation de l’Amérique du Nord et du Sud, qu’ils furent persécutés par les colons locaux et expulsés par les Gouverneurs coloniaux de tous les territoires colonisés.

En Afrique du Nord, ces mêmes tendances Jésuites fut prépondérante parmi les prêtes et les sœurs qui apportaient des soins et des aides directes a la population rurale et urbaine sans aucune faveur demandée en retour, un travail charitable, religieux et exemplaire. L’auteur du présent écrit est né dans les mains des sœurs Dominicaines qui servaient aussi comme sages-femmes dans l’Hôpital Municipal construit par Dr. Eugénie Delanoë Rubinstein, Madame Chabou

Comment le Maroc arriva a se faire « moderniser médicalement » par la France

Au Maroc, le royaume chérifien Alors que le Maghreb, central et oriental était sous la domination ottomane, le Maroc est sous le règne de la dynastie saadienne (1554-1659). Durant le règne du sultan Moulay Abderahmane (1822-1859), qui correspond à la conquête de l’Algérie par la France, le royaume chérifien est contraint de signer le traité de Lalla Maghnia en 1845 qui impose une délimitation frontalière entre l’Algérie et le Maroc.

La politique menée par le sultan Abdelaziz conduit le pays à une quasi-faillite, et accélère le processus de domination pré-coloniale puis coloniale qui sera confirmé durant le court règne de Moulay Abdelhafid entre 1908 et 1912. Sur le plan sanitaire, avant le protectorat, la médecine turque que certains médecins marocains ont apprise, au Caire ou à Constantinople, était dépassée et ne pouvait constituer une alternative à la médecine scientifique européenne de l’époque.

La période 1912-1938 est considérée comme l’étape d’introduction de la médecine moderne au Maroc.

Parmi les premières femmes médecins qui ont marqué la profession médicale au Maroc, on peut citer : Eugénie Rubenstein qui est née à Souwalki (Russie).

Parmi les nombreuses femmes médecins qui œuvrèrent au Maroc, une place à part doit être faite à madame Delanoë pour son œuvre de trente-cinq ans à Mazagan (aujourd’hui EI-Jadida) commencée dès l’instauration du protectorat français. Eugénie Rubinstein [Delanoë] est née à Souwalki (Russie). Très rôt elle milite contre le régime tsariste dans un comité lycéen de résistance qui avait pour but de promouvoir l’instruction parmi les classes défavorisées. Cette activité lui vaut dès l’âge de dix-sept ans d’être l’objet de l’attention de la police politique, ce qui la contraint à fuir son pays pour se rendre à Paris où elle commence ses études de médecine. Elle les poursuit à Montpellier tout en faisant des traductions pour assurer sa subsistance. Elle soutient sa thèse sur la fièvre typhoïde.
En 1909, elle retourne en Russie pour y obtenir le diplôme de médecin à Saint-Pétersbourg. Après une Courte affectation dans une infirmerie de la région de Novgorod, elle revient à Paris et passe avec succès le diplôme de licence es-sciences. Mariée avec un médecin de colonisation et mère d’un enfant, Georges, né en 1911, elle ne peut suivre son mari nommé en Côte d’Ivoire car le climat malsain de ce pays interdit aux femmes et aux enfants de suivre le chef de famille. Elle répond alors à la demande du général Lyautey désireux de recruter des femmes médecins pour servir au Maroc.

Eugénie Rubinstein. La première femme Médecin au Maroc
En mai 1913, le Commissaire général de la France au Maroc, le général Xavier Lyautey, fit paraître à la Faculté de Médecine de Paris, un avis appelant des femmes médecins françaises au Maroc. Je fus la seule à y répondre et, en mai 1913, sur le vu des titres scientifiques que j’avais fournis à la Résidence de Rabat, je fus nommée par le Général Lyautey médecin stagiaire de la Santé publique au Maroc avec un salaire de 6 000 francs par an. C’était exactement ce que mon mari gagnait en AOF, colonie malsaine dont l’accès était interdit aux femmes et aux enfants. «Ma résolution d’aller au Maroc paraissait téméraire à mes amis: ce pays n’offrait ni organisation ni sécurité ni routes ni moyens de communication. Sa population primitive, aux coutumes si différentes des nôtres, nous était hostile. Mais, confiante en la politique de la France, en la valeur de l’homme qu’était le général Lyautey, confiante jusqu’à la témérité, animée d’une ferme volonté de réussir, de gagner ma vie, je m’embarquai sur le Venezuela à Bordeaux pour Casablanca, le 18 septembre 1913, accompagnée de mon fils aîné et d’une nurse luxembourgeoise. Je fus seule à prendre ces graves responsabilités d’avenir, à organiser le transport des meubles et des bagages, à partir pour un Mazagan inconnu… Mon mari m’approuvait de loin… »
Extrait du Livre  » La Femme de Mazagan » par Nelcya Delanoe

Présentation du Livre de la Petite-Fille du Dr. Eugénie Delanoë …

Ce livre fut écrit par Nelcya Delanoe et intitulé: La femme de Mazagan. Ce récit fut aussi appelé par les journalistes français comme étant « un roman judéo-pied-noir de Nelcya Delanoë » 

Déjà durant son adolescence, Eugénie Rubinstein avait le vent du militantisme en poupe puisqu’elle organisa un comité lycéen de résistance contre la politique tsariste et cela pour promouvoir l’instruction parmi les classes défavorisées. Cette activité la contraint à fuir son pays pour se rendre à Paris où elle commence ses études de médecine qu’elle poursuivra à Montpellier. Mariée à un médecin de colonisation affecté en Cote d’Ivoire, elle se rendra au Maroc où elle sera affectée à Mazagan où exerce déjà un médecin Français, le Dr. Blanc médecin-chef de l’infirmerie indigène.

Elle aura comme tâche celle de prodiguer des soins aux femmes et aux enfants. Les succès qu’elle obtiendra dans la lutte contre le typhus et la paludisme, lui conféra un accueil chaleureux et une confiance de la part de la population autochtone de Mazagan et de sa région des Doukkala. Durant la première guerre mondiale, elle sera le seul médecin de la région. Elle participe à la création de l’orphelinat de Mazagan et créa l’œuvre de la goutte de lait pour renforcer le système de défenses immunitaires des nouveaux-nés et des enfants.

A Mazagan, il existait un seul Hôpital Municipal et dans les environs immédiats se situait une seule Villa Madame Chabou a coté de l’Ecole Clemenceau et le Marché Municipal désignés respectivement par Sakwila Dial Nssara et Marchi Dial Nssara ou bien Marchi Dial Nouwar (des noms issus de notre Dialecte – Créole), ce n’est qu’a partir du début des années soixante ou on commença a construire a Mazagan – El Jadida les nouveaux dispensaires comme ceux de Bouchrit, Sidi Yahia et de Mouilha alors qu’auparavant les lieux de soin pour les Femmes et les enfants étaient fournis dans des villas d’allure européennes qui furent donc transformées pour l’occasion en lieu de soin.

Cette formule d’être a coté des familles marocaines musulmanes et judaïques de l’époque avait effectivement permit au Dr. Eugénie Delanoë d’apprendre à respecter les mœurs et coutumes de la population locale et ayant appris la langue dialectale arabe, elle devint la Tbiba de toutes les femmes autochtones de Mazagan – El Jadida et de la région de Doukkala et cela durant 35 ans de provision de soins à Mazagan ou elle décèda et fut inhumée dans cette même ville, aujourd’hui appellée El Jadida.

Ainsi, Dr. Eugénie Delanoë Rubinstein, une Dame pionnière non seulement comme Médecin – Tbiba mais comme Soignante des Femmes alors qu’elle porta le Chapeau aussi pour respect a ces Marocaines qui se couvraient la tête soit par le Haik ou le Koub de la Jellaba.

En effet, les dispensaires ou bien ce que nous pouvons appeler dispensaires vu que leur localisation était des maisons déjà construites parmi les autres, ayant des chambres et même une cuisine, et qui servaient comme un centre des premiers soins et un lieu de soins pédiatriques sous forme d’offre de conseil et d’éducation pour des femmes. Cette concentration de soins dans des maisons fut aussi dictée par le fait que le nombre des hôpitaux construits dans toute le Maroc était réduit ainsi que le nombre de médecins n’était que de 200 en 1930 et que ce n’est qu’a la veille de l’indépendance du Maroc que le chiffre des médecins au Maroc sera de 1050 en 1955.

Cette description des travaux réalisés et des activités crées par Tebiba exclusivement consacrés aux femmes autochtones ne peut que faire valider la notion que Dr. Eugénie Delanoë et Madame Chabo ne sont qu’une seule et même personne avec un nom officiel et un surnom donné par ces mêmes femmes qui apportaient leurs bébés et leurs enfants a la Maison de Madame Chabo.

El-Jadida: qui est Mme « CHABOU »?

Madame Chabo de Mazagan ? ou bien Chabo et Bojor Dialek pour Dr. Eugénie Delanoë – Rubenstein – La Pierre Précieuse de Rubis

Eugénie -Rubenstein – Delanoë – née à Souwalki (Russie) 1887 – Mazagan 1948  

– Avr 9, 2015

 El Jadida  Mazagan ⵎⴰⵣⴰⵖⴰⵏ  Mazagão Doukkala  Morocco


Dr. Eugénie Delanoë est une pionnière dans la mise en place des structures de santé pour et a Mazagan et Doukkala. La Première Femme-Médecin au Maroc

​Pour longtemps, Eugénie – Rubenstein – Delanoë fut considérée comme étant Madame Chabo, mes sens communs furent confirmés par le fait qu’une authentique Madame Chabo existait et que cette Madame Chabo est Dr. Eugénie Rubenstein Delanoë qui était aussi connue par le surnom de Tbiba.

En effet, on parle encore de Madame Chabo – Chapeau – au fait, chaque dispensaire ouvert a Mazagan-El Jadida, on l’appelait à l’époque Chez Madame Chabo. Lorsque petit, j’entendais le nom de Madame Chabo, j’ai cru que c’était les Sœurs Dominicaines qui existaient a Mazagan-El Jadida, vu la grande coiffe qu’elles portaient sur la tête.

Une d’elles fut la Sage-femme de ma Mère et contribua a la naissance de plusieurs membres de ma Famille, y compris celui qui écrit ces lignes.

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Alors qui est Madame Chabo?

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Certains disent c’est Madame Chaperon, alors ou sont les documents qui peuvent prouver son existence.

Nous, on connait depuis tout petit, comme Petit Marocain comme Journal, nous on connait le Petit Chaperon Rouge, la Galette, la Grande-Mère et le Méchant Loup?

A part cela, tout le reste c’est de la Fiction.


La réponse est la suivante:

Une Femme sans pareille dans l’Histoire de Mazagan et El Jadida et je vais lui consacré un article distinct de celui-ci qui présente seulement Dr. Eugénie Delanoë


Addenda:

C’est vrai, que chaque dispensaire, on l’appelait Madame Chabo

Alors qui est Madame Chabo?

Pour l’instant on met cela de coté et on va juste suivre l’apparition, la montée et l’enracinement de Madame Eugénie Rubenstein Delanoë dans la Mémoire les sentiments ainsi que l’identification du bien humain de la population de Mazagan.

Madame Eugenie Rubenstein Delanoë est une Tbiba dans l’Hôpital Municipal et non dans le dispensaire.

Madame Chabo existait dans le dispensaire qui se trouvait dans les villas juste derrière Le Marchè Diyal Nssara et l’École Clemenceau a gauche en remontant la pente vers plateau.


En effet, ce dispensaire était entretenu par Madame CHAPROT et par des sœurs dominicaines qui se trouvaient dans l’hôpital Municipal. C’est donc le chapeau porté par les Femmes Européennes et les Sœurs Dominicaines (que l’on appelait, ma Sœur – Massourates de la même manière que fut la déformation de la prononciation en Darija – Créole du nom CHAPROT qui ont surement tous furent amalgamés pour façonner le qualificatif de Madame Chabou.

Je suis né dans l’Hopital Municipal (Sbitar Kaala) et j’ai fréquenté souvent Madame Chabo derrière Marchi Dyal Nssara, il y avait même un petit escalier qu’il fallait remonter pour rentrer dans ce Dispensaire Madame Chabo.

L’autre Dispensaire Madame Chabo se trouvait a Bouchrite en allant vers Maahed, Karkachi, Dr. Ali (DHJ Doctor et Grand Frère de Houari Junior DHJ, Ouled Lalla Zahra – Derb Ghalef), Bent Ba Kacem Lalla Fatima Chboubi et Lalla Mina la sœur du fameux Handballeur Yamadou Fonfana de l’EJUC – El Jadida Universitaire Club, mon club aussi, toutes et Karkachi le Blond toutes et tous travaillaient dans ce dispensaire Madame Chabo.

A cote de Ferrane et la Pâtisserie Tasso sur l’Avenue qui monte vers le plateau, en passant par Clemenceau et Marché diyal Nssara, un autre dispensaire était aussi nommé Madame Chabo, en face existait le Cordonnier Haj Abdellah, un Allemand – Mazaganais de vieille et bonne souche locale converti a l’Islam, s’est rendu a la Mecque et se maria avec une Jdidie du quartier Kellaa. Dans ce dispensaire de Ferrane Tasso travailla l’epouse de mon Oncle Haj Abdellah Lyoussi Rahimahoum Allah.

Un autre Madame Chabou exista aussi du cote de Madame Charwite, la Madame Chabo encore une fois se distinguait par son fameux Chabo

Allah atina Saha

NOTRE FEMME DE MAZAGAN​
Eugénie -Rubenstein – Delanoë
Souwalki 1887 – Mazagan 1948

Parmi les nombreuses femmes médecins qui œuvrèrent au Maroc, une place a part doit être faite a madame Delanoë pour son oeuvre de trente-cinq ans a Mazagan aujourd’hui El Jadida, commencée des l’instauration du protectorat français.

Sa petite-fille Fille est revenue plusieurs fois  a El Jadida et un livre fut consacré a Dr. Eugénie Delanoë. Une rue porte encore son nom a El Jadida, vu l’importance et l’affection que les Mazaganais-Jdidis portaient et portent encore a Dr. Eugénie Delanoë.

PARMI SES ÉCRITS:

Le docteur Delanoë a laissé un livre :

Trente années d’activité médicale au Maroc, (Maloine, Paris 1949.)

ainsi que plus d’une centaine de notes ou publications scientifiques sur des maladies marocaines (le trachome, la lèpre, les teignes, la syphilis) publiées dans des revues diverses:

–  Comptes rendus Acad. des Sciences,
– Bulletin de la société de Pathologie exotique,
 – Maroc médical.


Personnel de l’hôpital de Mazagan (1935), au centre, Dr. Eugénie Delanoë.

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Compte Rendu par Dr. Maxime Rousselle

Eugénie Delanoë est née à Souwalki (Russie). Très rôt elle milite contre le régime tsariste dans un comité lycéen de résistance qui avait pour but de promouvoir l’instruction parmi les classes défavorisées.

Cette activité lui vaut dès l’âge de dix-sept ans d’être l’objet de l’attention de la police politique, ce qui la contraint à fuir son pays pour se rendre à Paris où elle commence ses études de médecine. Elle les poursuit à Montpellier tout en faisant des traductions pour assurer sa subsistance. Elle soutient sa thèse sur la fièvre typhoïde.

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En 1909, elle retourne en Russie pour y obtenir le diplôme de médecin à Saint-Pétersbourg. Après une Courte affectation dans une infirmerie de la région de Novgorod, elle revient à Paris et passe avec succès le diplôme de licence es-sciences. Mariée avec un médecin de colonisation et mère d’un enfant, Georges, né en 1911, elle ne peut suivre son mari nommé en Côte d’Ivoire car le climat malsain de ce pays interdit aux femmes et aux enfants de suivre le chef de famille. Elle répond alors à la demande du général Lyautey désireux de recruter des femmes médecins pour servir au Maroc.

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Après un voyage mouvementé, elle arrive avec son fils à Mazagan, petite bourgade, ne comportant qu’un seul hôtel au confort spartiate. Les conditions d’hygiène générale de la ville sont lamentables: pas de service de voirie, pas de caniveaux ni de tout à l’égout. La mortalité infantile y est grande. Le docteur Blanc, médecin-chef de l’infirmerie indigène lui réserve un bon accueil et lui facilite l’installation d’un service de soins pour femmes et enfants.

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Une des priorités qui s’impose est de faire face aux épidémies de paludisme et de typhus qui font des ravages. Le docteur Delanoë se donne entièrement à cette tâche et sa condition féminine lui attire nombre de femmes qui n’osaient consulter auparavant. Accompagnée d’infirmiers et de brancardiers, qui lui servent de guides et d’interprètes, elle fait tous les matins le tour de la ville n’hésitant pas à entrer dans les gourbis où des familles grelottant de fièvre, sont entassées sans soins ni nourriture. Ces visites ne sont pas sans danger. Nombre de médecins et d’infirmiers ont payé de leur vie le dévouement à leurs malades.

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L’effort médical porte aussi sur le traitement et la prophylaxie du paludisme. Eugénie Delanoë institue des distributions massives de quinine aux adultes et aux enfants.

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Très vite le succès de son entreprise l’oblige à agrandir ses installations, à créer un service de visites à domicile par des infirmières marocaines formées sur place. Lorsqu’elle visite elle-même les malades, l’accueil chaleureux qu’elle reçoit prouve son rayonnement et la confiance qu’on lui accorde. Durant la guerre de 1914, elle reste seule médecin de la place ce qui lui vaut un énorme surcroît de travail. Étant devenue l’unique responsable des services de santé de Mazagan, elle entreprend la construction d’un hôpital mixte, pouvant accueillir aussi bien des Marocains que des Européens, civils ou militaires. Elle peut mener à bien cette création grâce à la compréhension et à l’autorité du général Lyautey qui, malgré les difficultés, ne lui marchanda jamais son aide.

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Surchargée de travail, atteinte de la dysenterie amibienne, elle dût faire face en 1918 à l’épidémie de grippe espagnole et ne put partir se reposer en France qu’en 1920. Petit à petit, elle assume les charges médicales les plus diverses. A ses activités de soignante elle joint celles d’éducatrice, formant le personnel infirmier, développant l’éducation sanitaire. Elle participe à la création de l’orphelinat de Mazagan, crée l’œuvre de la Goutte de lait et organise des colonies de vacances. Indépendamment de ses activités médicales et sociales, Eugénie Delanoë se passionne pour la musique et est à l’origine, en 1937, de la première manifestation artistique franco-musulmane de musique. Elle entretient des relations suivies avec les notables locaux ainsi qu’avec la famille impériale qui vient passer la saison estivale à Mazagan.

Lors d’une interview donnée à un journal local elle déclare:

« J’ai appris à respecter les mœurs et les coutumes des populations que je dois aider. Je tâche toujours de ne pas les choquer et de les comprendre. J’ai appris l’arabe que je parle couramment pour être plus près de ceux que j’assiste. Aussi suis-je bien récompensée. Quand je vais dans un village, tout le monde sort des gourbis pour voir la « toubiba », toucher ses vêtements, sa main et porter ensuite la leur à leur bouche pour un baiser. »

Eugénie Delanoë repose à Mazagan dans un paisible cimetière face à l’Océan.

1. Son second fils, Guy, devait naître à Mazagan en 1916.

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PARMI SES ŒUVRES:

Le docteur Delanoë a laissé un livre :
Trente années d’activité médicale au Maroc, (Maloine, Paris 1949.) ainsi que plus d’une centaine de notes ou publications scientifiques sur des maladies marocaines (le trachome, la lèpre, les teignes, la syphilis) publiées dans des revues diverses:
– Comptes rendus Acad. des Sciences,
 -Bulletin de la société de Pathologie exotique,
 -Maroc médical.

Docteur Maxime Rousselle
Source: http://www.memoireafriquedunord.net/biog/biog04_delanoe.htm 

Source additionnelle consultée

La saga des Delanoë au Maroc, d’Eugénie à  NelcyaPar Jaouad Midech Le 17 Sep, 2015
L’HISTOIRE DE LA FAMILLE DELANOË AU MAROC REMONTE À  PLUS D’UN SIÈCLE, LORSQUE EUGÉNIE S’INSTALLE À  MAZAGAN EN 1913 POUR PRATIQUER LA MÉDECINE MODERNE À  L’APPEL DE LYAUTEY.

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La Femme de Mazagan par Nelcya DelanoëEugénie Rubenstein Delanoë, Grand-mère de Nelcya Delanoë, l’auteure de  » La Femme de Mazagan »

LA FEMME DE MAZAGAN
par Nelcya Delanoë – Petite Fille de Eugénie Rubenstein Delanoë

Auteur : Feu Michel Amengual 
Eljadida.com

​Professeur de l’Université française, historienne des Amérindiens et des Etats-Unis, ayant dispensé son savoir de Paris a Vancouver, de New-York a Hanoï, Nelcya Delanoë a également traduit, entre autres, le roi Sihanouk ou le linguiste Chomsky, et publié une douzaine d’ouvrages dont les plus connus sont, du moins au Maroc, Poussières d’empires sur le destin pas banal de certains soldats marocains de l’Armée française « coloniale » en Indochine  et, surtout, La femme de Mazagan , très lu et vite épuisé dans le Royaume Alaouite, ce pourquoi nous le rééditons aujourd’hui dans la collection BAB

La femme de Mazagan, c’est l’histoire, contée par sa petite-fille – l’écrivain Nelcya Delanoë, née à Casablanca – de la première doctoresse exerçant la médecine moderne dans l’Empire chérifien, à partir de 1913, à l’appel du maréchal lyautey ; l’histoire, riche en énigmes et en leçons, d’une juive éclairée,  venue de Russie tzariste, mariée à un français originaires des Mascareignes, bientôt mère de famille et qui jouera un rôle social et culturel pionnier à Mazagan (El jadida, sur l’Atlantique, à 200km au sud de Rabat), puis ira en 1945 porter jusqu’en Amérique du Nord l’écho de son expérience, avant de demander in fine à être inhumée en terre marocaine. L’auteur a entremêlé sa propre vie – de Casa à Oualidia ou Azemmour jusqu’aux Vietnam et Cambodge, via Paris, Vancouver et le proche-Orient -, avec celle de son aïeule, dont elle perpétue à sa manière, l’énergie et la curiosité.

C’est en ces termes que J.P. Peroncel-Hugoz, Directeur de la collection BAB ( Bibliothèque Arabo-Berbère), chez EDDIF a Casablanca, présente l’auteur de cet ouvrage que l’on peut enfin se procurer et qui avait été édité chez Seghers, en 1989.


Lors du Festival d’Azemmour, Nelcya Delanoë, invitée par les organisateurs de cette manifestation, avait alors dressé un portrait de cette « femme de Mazagan », Eugénie Delanoë que l’on appelait si affectueusement dans les douars Doukkalais, Tbiba.


Ce livre raconte au travers du prisme de sa petite fille Nelcya, l’histoire d une femme exceptionnelle qui fut la première doctoresse exerçant la médecine moderne dans l’Empire chérifien, a partir de 1913, a l’appel du maréchal Lyautey. Un destin extraordinaire qui lui valut l’impérial Ouissam alaouite, et une rue tout près de l’Hôpital Mohammed V a El Jadida porte encore son nom : une reconnaissance du peuple marocain a une femme qui ne mesura jamais sa peine et qui sauva des milliers de vies humaines. A sa mort, en [1948], elle a été inhumée en terre marocaine, au cimetière d’El Jadida, et son fils, lui aussi médecin, le Dr Guy Delanoë qui fut Président de « Conscience française », mouvement politique opposé a la colonisation française, repose a ses côtés.

Une histoire racontée par Nelcya, où les vies de l’aïeule et de sa petite fille s’entremêlent, au point qu on ne sait plus qui, de la grand mère ou de la jeune femme est l’héroïne du livre ou qui est l’une et qui est l’autre, avec une écriture qui fait honneur a la littérature française.

Et cet honneur revient aussi a J.P. Peroncel-Hugoz, qui fut grand reporter au Monde et Directeur de collection aux Editions Balland, a Paris et qui a, avec ténacité, surmonté toutes les difficultés pour cette réédition, dans la collection BAB réputée pour être une porte largement ouverte sur des textes oubliés, inconnus ou inédits de l’Islam, du Maghreb et du Proche-Orient, de l’aire arabo-berbère, et du Maroc d’hier et d’aujourd hui.

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Photo

« La femme de Mazagan, ou les salines de la mémoire »
Editions EDDIF ( Casablanca), Bibliothèque Arabo-berbère
Par Nelcya Delanoë

Said El Mansour Cherkaoui shared a link to the group: Mazagão Made in Mazagan El Jadida Doukkala.
Admin · April 2 at 8:09pm ·

Said El Mansour Cherkaoui shared a link.

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LA SAGA DES DELANOË AU MAROC, D’EUGÉNIE À NELCYA

Jaouad Midech – 17 septembre 2015

L’histoire de la famille Delanoë au Maroc remonte à plus d’un siècle, lorsque Eugénie s’installe à Mazagan en 1913 pour pratiquer la médecine moderne à l’appel de Lyautey.

Bientôt soixante ans après l’indépendance, s’il est une famille française qui a marqué la ville d’El Jadida, anciennement appelée Mazagan, et façonné sa mémoire, c’est bien celle des Delanoë. Les Jdidis férus d’histoire, qui ont croisé de près ou de loin l’un des membres de cette famille, en parlent encore avec nostalgie et vive reconnaissance. L’histoire des Delanoë à El Jadida est longue de plus d’un siècle, depuis qu’Eugénie, l’aïeul, y est venue s’installer en 1913 à l’appel du Maréchal Lyautey, premier résident du Protectorat français au Maroc. Elle y est venue en tant que doctoresse pratiquer la médecine moderne, c’était la première femme dans l’histoire du Maroc à le faire. Elle apprend l’arabe et se fond corps et âme dans l’atmosphère des Doukkalis, parcourant la région : Mazagan, Azemmour, Oualidiya…, pour soigner les malades et aider les pauvres. On la dénomma «la toubiba», et son œuvre de médecin auprès du petit peuple lui a valu une vénération dans toute la région de Doukkala. Eugénie y resta jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Comme elle l’a déclaré elle-même dans une interview à un journal local, alors qu’elle exerçait encore dans les années 40 du siècle dernier : «J’ai appris à respecter les mœurs et les coutumes des populations que je dois aider. Je tâche toujours de ne pas les choquer et de les comprendre. J’ai appris l’arabe que je parle couramment pour être plus près de ceux que j’assiste. Aussi suis-je bien récompensée. Quand je vais dans un village, tout le monde sort des gourbis pour voir la “toubiba“, toucher ses vêtements, sa main et porter ensuite la leur à leur bouche pour un baiser». Dr Maxime Rousselle, un autre médecin affecté au Maroc et qui a servi dans des régions et douars enclavés, à Midelt, à Erfoud et enfin à Rabat, entre 1951 et 1975, parle en ces termes d’Eugénie dans l’un de ses écrits intitulé Médecin du bled (édité en 1990). «Accompagnée d’infirmiers et de brancardiers, qui lui servent de guides et d’interprètes, elle fait tous les matins le tour de la ville, n’hésitant pas à entrer dans les gourbis où des familles, grelottant de fièvre, sont entassées sans soins ni nourriture. Ces visites ne sont pas sans danger. Nombre de médecins et d’infirmiers ont payé de leur vie le dévouement à leurs malades». Un destin jugé «extraordinaire» par tous ceux qui ont écrit sur cette femme, qui lui valut l’impérial Ouissam alaouite. Et le nom d’une rue tout près de l’Hôpital Mohammed V à El Jadida : une reconnaissance du peuple marocain pour celle qui sauva des milliers de vies humaines. Comme il se doit, Eugénie n’a pas omis d’immortaliser dans plusieurs écrits ses expériences médicales marocaines, notamment dans son livre Trente années d’activité médicale au Maroc (Editions Maloine, Paris, 1949.) Ainsi que dans plus d’une centaine de notes ou publications scientifiques, publiées dans des revues diverses, sur des maladies marocaines les plus répandues à l’époque: le trachome, la lèpre, la teigne, la syphilis… Eugénie s’éteint en 1951. Elle a été inhumée au cimetière d’El Jadida.

Guy, celui qui a façonné la mémoire d’El Jadida

Dr Eugénie laissa un fils, du nom de Guy (1916-1990). Celui qui marqua à son tour, et avec une force non moindre que celle de sa mère, la deuxième génération des Delanoë dans la région d’El Jadida et Azemmour. Médecin (cardiologue) comme sa mère et son père (Pierre Delanoë qu’Eugénie épousa avant son arrivée au Maroc), il l’a marquée d’une autre façon outre que médecin au chevet des malades infortunés, mais aussi et surtout, comme instigateur, avec quelques personnalités françaises hostiles au régime du protectorat au Maroc, du mouvement «Conscience française» qu’il présida lui-même. Il est d’ailleurs l’un des 75 signataires de la pétition pour le retour d’exil de feu MohammedV. Nommé médecin du travail à la Compagnie sucrière marocaine à Casablanca en 1951, il en sera congédié à cause, d’ailleurs, de son engagement pour l’indépendance du Maroc. Guy Delanoë est l’un des personnages décrits par l’écrivain Mustapaha Jmahri, spécialiste de la région de Doukkala, qui ont façonné la mémoire de cette ville côtière, et marqué aussi fort la cité d’El Jadida et les esprits de ses habitants. Il l’a rencontré dans les années 90 du siècle dernier. Il lui brosse dans l’un de ses écrits intitulé Chroniques secrètes sur Mazagan-El Jadida, 1850-1950, un portrait d’une douzaine de pages. Son acharnement pour aider les Marocains à se libérer du joug du Protectorat français lui a valu une triple distinction royale : un Wissam alaouite du temps du Roi MohammedV, un autre décerné par le Roi Hassan II ; et un troisième, le Wissam de l’ordre de Grand Officier, remis à sa fille Nelcya, à titre posthume, par le Roi Mohammed VI. Les cendres de Guy furent inhumées à El Jadida, sa ville natale, en 1992, aux côtés de sa mère. Comme cette dernière, Guy raconte son parcours de médecin et de résistant contre le Protectorat français dans ses Mémoires historiques qu’il dédia à ses parents. En trois tomes, ces derniers couvrent l’histoire du Maroc depuis l’imposition du Protectorat par la France jusqu’à la reconquête de l’indépendance par les Marocains. M. Jmahri, qui a suivi cette péripétie, témoigne : «Guy Delanoë avait terminé les trois tomes de ses mémoires quatre jours avant son décès le 7 octobre 1990, foudroyé en plein sommeil par une hémorragie cérébrale et après avoir remis son manuscrit à l’éditeur. La providence ainsi lui a donné satisfaction».

Guy et son épouse donneront naissance en 1941 à Nelcya, laquelle marque à son tour la troisième génération des Delanoë au Maroc. Elle n’a pas fait carrière de médecin comme son père et ses grands-parents. Elle s’est distinguée, et se distingue encore, comme chercheur et historienne. L’un de ses livres, sorti en 1989 aux éditions Seghers en France (et en 2007 aux éditions Eddif au Maroc), La femme de Mazagan, est le document le plus important jamais écrit sur sa grand-mère Eugénie. Dans la présentation de la collection marocaine (BAB) des éditions Eddif, dirigée par l’écrivain et journaliste J.P.Peroncel-Hugoz, ce dernier présente Nelcya ainsi : «Professeur de l’Université française, historienne des Amérindiens et des Etats-Unis, ayant dispensé son savoir de Paris à Vancouver, de New-York à Hanoï, Nelcya Delanoë a également traduit, entre autres, le Roi Sihanouk ou le linguiste Chomsky». Mais Nelcya s’est distinguée aussi par son livre Poussières d’empires (PUF et Tarik édition), une enquête sur ces soldats marocains engagés par l’armée française dans la guerre d’Indochine, dont une grande partie a regagné leur pays, avec leurs femmes et leurs enfants, aux débuts des années du siècle dernier (voir portrait).

Commentaire de Nelcya Delanoe la Petite-Fille de Eugenie.

NELCYA DELANOE septembre 03, 13:05

Merci de cet article fort bien documenté. Permettez-moi, puisque ma grand-mère, mon père et moi-même sommes l’objet de ce travail, d’ajouter une précision importante: Eugénie était juive polonaise. Bien que mariée à Pierre Delanoë, médecin pasteurien français, auquel El Jadida a aussi donné un nom de rue, elle fut dédiée de l’Ordre des Médecins français de Rabat, conformément aux lois antisémites de Pétain et de son « Etat français. » Sa biographie complète est retracée dans mon livre La Femme de Mazagan, publiée chez EDDIF

Source: La Vie Economique, 17 Septembre 2015

Pour complément d’indications et en savoir plus sur Madame Eugénie Delanoë de Mazagan voir aussi mon article dans ce lien: http://madeinmazagan.weebly.com/eugeacutenie-delanoeuml.html

Said El Mansour Cherkaoui 2/4/2018


 L’Hôpital Municipal de Mazagan – Septembre 1932


L’organisation du Service Médical à Mazagan et dans les Doukkala est un modèle du genre et touche, on peut le dire, à la perfection. L’assistance médicale y est assurée par deux services de Médecine : l’un destiné aux hommes ; l’autre plus spécialement réservé aux femmes et aux enfants. Cette division
est imposée par les mœurs indigènes et le statut familial marocain. Un service de Chirurgie complète cette organisation.
Chacun de ces services est dirigé par un Médecin-Chef de service duquel dépend une série de pavillons autonomes dotés d’aménagements spéciaux et équipés suivants les dernières règles d’Hygiène et de confort modernes.
C’est l’ensemble de ces pavillons qui constitue l’Hôpital dont la situation sur un terrain de vaste superficie a permis la création d’un jardin qui présente aux regards une étendue de plates-bandes émaillées de coloris délicats et qui recèle des tonnelles ombragées et reposantes.

L’Hôpital de Mazagan, construit en 1915, est le premier des hôpitaux édifiés au Maroc depuis l’occupation française. A cette époque, le Maréchal Lyautey – qui n’était encore que Général – s’attacha personnellement au contrôle des travaux et, plus d’une fois, on a pu l’entendre formuler, avec sagesse et logique, des réserves et des critiques en présence des Architectes eux-mêmes à qui incombait la bonne marche des chantiers. Il fallait, en effet, que les besoins des services hospitaliers, leur bon ordonnancement et leur emploi judicieux priment le style architectural et la ligne extérieure.
Aujourd’hui, la Ville de Mazagan est, à juste titre, fière de son Hôpital monumental dont le pavillon principal est imposant, sobre et s’inspire de l’architecture locale. Cet édifice abrite les services de consultation intéressant la Médecine générale pour hommes, femmes et enfants. C’est toujours un défilé ininterrompu de malades de toutes catégories. Le service de consultation est absolument gratuit et quiconque se trouve dans le besoin reçoit là les soins que nécessite son état. Les statistiques révèlent que l’Hôpital de Mazagan traite journellement une moyenne de trois cent à trois cent cinquante consultants tant Européens qu’Indigènes.
• En principe, ces consultations sont réservées aux seuls malades relevant de la Médecine Générale. Toutefois, cet exclusivisme n’a rien de rigide. Il convient surtout de tendre la main à toute la misère humaine qui vient chercher là un soulagement. C’est pourquoi on a été amené à créer un service particulier d’ophtalmologie qui fonctionne d’une façon intensive et prodigue quotidiennement ses soins à plus de 50 à 60 malades.
La salle de gynécologie ne désemplit pas. La syphiligraphie et la prophylaxie antisyphilitique sont d’une pratique courante: 500 à 600 injections intraveineuses sont faites chaque mois dans le seul service de Médecine Générale, et jusqu’à 1.000 injections sous-cutanées ou intramusculaires. Le traitement des maladies qui relèvent du domaine de l’otorhinolaringologie et de l’hygiène dentaire sont d’une pratique quotidienne. Une salle de petite chirurgie est annexée au service de Médecine Générale et son utilité se manifeste dans de nombreux cas.
• Il existe, en outre, un laboratoire de bactériologie et de parasitologie où se poursuit la recherche de toutes les maladies infectieuses ou contagieuses. Les malades qui présentent des symptômes alarmants sont isolés dans le pavillon du service des contagieux. « 
L’épouillage et la désinfection des effets sont assurés par le fonctionnement d’une étuve et un service de douches complète les possibilités de prophylaxie contre les maladies transmissibles.
Il faut encore signaler un service d’ordre général : la Radiologie. Attenant au service de chirurgie, il a été prévu pour les cas qui nécessitent un diagnostic précis.
Un pavillon abrite les aliénés ou présumés tels. Autour d’un patio à ciel ouvert courent des galeries sur lesquelles donnent des chambres d’isolement pour les malades mentaux en observation.
• L’hôpital de Mazagan peut être considéré comme le type de l’hôpital régional mixte, puisqu’il abrite, à la fois, les civils et les militaires.
L’hygiène de la Ville est assurée par un Médecin, Directeur du bureau d’hygiène, qui s’occupe également du Dispensaire municipal. La Goutte de Lait dépend du même ressort médical.
En cas d’épidémie, la Ville de Mazagan est défendue par un lazaret construit aux abords de la Ville sur la route de Marrakech (plus tard nommé Madame Chabot de Sidi Yahia: ajoutee par Said El Mansour Cherkaoui). Un groupe sanitaire mobile dessert, enfin, la région des Doukkala. Il a pour but de dépister les foyers épidémiques, d’assurer les soins des malades éloignés et de pratiquer la prophylaxie en général, et plus particulièrement la prophylaxie antisyphilitique dans les milieux indigènes.
• Telle est l’organisation du Service Sanitaire de la Ville de Mazagan et de sa Région. Elle est donc parfaitement complète et répond absolument aux besoins de sa population souffrante.

Doctoresse DELANOE,
Médecin-Chef de l’Hôpital Régional (Section Femmes)

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« La Femme de Mazagan » de Nelcya Delanoë) – Histoire de la première femme médecin au Maroc
Le Quotidien L’Opinion

« Toubiba », c’est ainsi qu’elle a été connue par la population jdidie dans la ville de Mazagan, durant les années 20 et 30, Mazagan, El Jadida aujourd’hui, où elle est venue en 1913 sur appel de Lyautey pour exercer la médecine et soigner des malades pendant des décennies en compagnie de son mari qui exerçait avant en Afrique subsaharienne.

C’est Eugénie Rubinsteïn-Delanoë (1987-1951) et son mari Pierre Delanoë tous les deux enterrés dans le cimetière chrétien d’El Jadida. Deux vies exemplaires de deux médecins dédiées aux soins prodigués aux malades pauvres. C’est cette histoire de pionnière de la médecine que raconte sa petite-fille Nelcya Delanoë, écrivain, historienne, dans « La Femme de Mazagan ». Destin d’une femme qui vient du bout du monde, la grande Russie, pour trouver un sens à sa vie avec un engagement humaniste dans la petite ville de Mazagan.

En fait le livre n’est pas voulu simple. La petite fille aborde l’histoire de sa grand-mère d’une manière originale, lucide en racontant la sienne propre.

Tout en gravitant autour des souvenirs, documents familiaux et surtout l’unique bouquin laissé par la Toubiba où elle raconte son histoire, un ouvrage intitulé prosaïquement « Trente années d’activités médicales et sociales au Maroc ». Un livre silencieux sur l’histoire des deux guerres, écrit avec application par cette femme polonaise d’origine juive qui a fui la Russie tzariste à quelques années de la Révolution.

« Alors qu’à cette date Eugénie, la juive polonaise-russe, n’a pas connu moins de deux guerres mondiales et deux révolutions, tout ce qui transpire dans ce qu’il faut bien appeler des Mémoires, c’est un « vive la France » fossilisé d’avant 1914 ! »
Tout un pan de vie peut-être plus ou autant essentiel est éludé.

La petite fille essaie de reconstituer ce qu’a été la grand-mère à travers ses motivations profondes, son engagement professionnel et humanitaire non sans humour et subtilité en s’impliquant.

« Mais ce qu’elle peut être agaçante avec son écriture appliquée typique de l’étrangère qui cherche à faire française »

Eugénie émigra en Amérique du Nord en 1945 mais exigera d’être inhumée au Maroc en laissant deux enfants.

Le Maroc ni l’histoire n’oublieront pas la famille Delanoë, le père de Nelcya, Guy Delanoë fils de la Toubiba lui-même médecin, cardiologue, né à El Jadida en 1916 qui s’engagera pour l’indépendance du Maroc par son action au sein de « Présence française » dont il sera le président. Un de ses témoignages est cité dans le livre de Jean-Luc Pierre « Casablanca et la France mémoires croisées XIXème et XXème siècles » (Editions La Croisée des chemins) où il dit qu’il ne s’était jamais senti étranger au Maroc et qu’il a eu en même temps deux langue maternelle le français et darija

« La Femme de Mazagan » en fait une réédition paru chez Eddif dans la collection Bibliothèque arabo-berbère dirigée par J6 Péroncel-Hugoz.

Nelcya Delanoë est historienne auteur d’une douzaine d’ouvrages dont « Poussières d’empires » sur les soldats marocains du corps expéditionnaire français en Indochine.

« La Femme de Mazagan » de Nelcya Delanoë, éditions EDDIF, collection Bibliothèque Arabo-Berbère.
Saïd AFOULOUS 


LA SAGA DES DELANOË AU MAROC, D’EUGÉNIE À NELCYA
Jaouad Midech – 17 septembre 2015

L’histoire de la famille Delanoë au Maroc remonte à plus d’un siècle, lorsque Eugénie s’installe à Mazagan en 1913 pour pratiquer la médecine moderne à l’appel de Lyautey.

Bientôt soixante ans après l’indépendance, s’il est une famille française qui a marqué la ville d’El Jadida, anciennement appelée Mazagan, et façonné sa mémoire, c’est bien celle des Delanoë. Les Jdidis férus d’histoire, qui ont croisé de près ou de loin l’un des membres de cette famille, en parlent encore avec nostalgie et vive reconnaissance. L’histoire des Delanoë à El Jadida est longue de plus d’un siècle, depuis qu’Eugénie, l’aïeul, y est venue s’installer en 1913 à l’appel du Maréchal Lyautey, premier résident du Protectorat français au Maroc. Elle y est venue en tant que doctoresse pratiquer la médecine moderne, c’était la première femme dans l’histoire du Maroc à le faire. Elle apprend l’arabe et se fond corps et âme dans l’atmosphère des Doukkalis, parcourant la région : Mazagan, Azemmour, Oualidiya…, pour soigner les malades et aider les pauvres. On la dénomma «la toubiba», et son œuvre de médecin auprès du petit peuple lui a valu une vénération dans toute la région de Doukkala.

Eugénie y resta jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Comme elle l’a déclaré elle-même dans une interview à un journal local, alors qu’elle exerçait encore dans les années 40 du siècle dernier :

«J’ai appris à respecter les mœurs et les coutumes des populations que je dois aider. Je tâche toujours de ne pas les choquer et de les comprendre. J’ai appris l’arabe que je parle couramment pour être plus près de ceux que j’assiste. Aussi suis-je bien récompensée. Quand je vais dans un village, tout le monde sort des gourbis pour voir la “toubiba“, toucher ses vêtements, sa main et porter ensuite la leur à leur bouche pour un baiser». Dr Maxime Rousselle, un autre médecin affecté au Maroc et qui a servi dans des régions et douars enclavés, à Midelt, à Erfoud et enfin à Rabat, entre 1951 et 1975, parle en ces termes d’Eugénie dans l’un de ses écrits intitulé Médecin du bled (édité en 1990).

«Accompagnée d’infirmiers et de brancardiers, qui lui servent de guides et d’interprètes, elle fait tous les matins le tour de la ville, n’hésitant pas à entrer dans les gourbis où des familles, grelottant de fièvre, sont entassées sans soins ni nourriture. Ces visites ne sont pas sans danger. Nombre de médecins et d’infirmiers ont payé de leur vie le dévouement à leurs malades». Un destin jugé «extraordinaire» par tous ceux qui ont écrit sur cette femme, qui lui valut l’impérial Ouissam alaouite. Et le nom d’une rue tout près de l’Hôpital Mohammed V à El Jadida : une reconnaissance du peuple marocain pour celle qui sauva des milliers de vies humaines. Comme il se doit, Eugénie n’a pas omis d’immortaliser dans plusieurs écrits ses expériences médicales marocaines, notamment dans son livre Trente années d’activité médicale au Maroc (Editions Maloine, Paris, 1949.) Ainsi que dans plus d’une centaine de notes ou publications scientifiques, publiées dans des revues diverses, sur des maladies marocaines les plus répandues à l’époque: le trachome, la lèpre, la teigne, la syphilis… Eugénie s’éteint en 1951. Elle a été inhumée au cimetière d’El Jadida.

Guy, celui qui a façonné la mémoire d’El Jadida

Dr Eugénie laissa un fils, du nom de Guy (1916-1990). Celui qui marqua à son tour, et avec une force non moindre que celle de sa mère, la deuxième génération des Delanoë dans la région d’El Jadida et Azemmour. Médecin (cardiologue) comme sa mère et son père (Pierre Delanoë qu’Eugénie épousa avant son arrivée au Maroc), il l’a marquée d’une autre façon outre que médecin au chevet des malades infortunés, mais aussi et surtout, comme instigateur, avec quelques personnalités françaises hostiles au régime du protectorat au Maroc, du mouvement «Conscience française» qu’il présida lui-même. Il est d’ailleurs l’un des 75 signataires de la pétition pour le retour d’exil de feu Mohammed V. Nommé médecin du travail à la Compagnie sucrière marocaine à Casablanca en 1951, il en sera congédié à cause, d’ailleurs, de son engagement pour l’indépendance du Maroc.

Guy Delanoë est l’un des personnages décrits par l’écrivain Mustapha Jmahri, spécialiste de la région de Doukkala, qui ont façonné la mémoire de cette ville côtière, et marqué aussi fort la cité d’El Jadida et les esprits de ses habitants. Il l’a rencontré dans les années 90 du siècle dernier. Il lui brosse dans l’un de ses écrits intitulé Chroniques secrètes sur Mazagan-El Jadida, 1850-1950, un portrait d’une douzaine de pages. Son acharnement pour aider les Marocains à se libérer du joug du Protectorat français lui a valu une triple distinction royale : un Wissam alaouite du temps du Roi Mohammed V, un autre décerné par le Roi Hassan II ; et un troisième, le Wissam de l’ordre de Grand Officier, remis à sa fille Nelcya, à titre posthume, par le Roi Mohammed VI. Les cendres de Guy furent inhumées à El Jadida, sa ville natale, en 1992, aux côtés de sa mère.

Comme cette dernière, Guy raconte son parcours de médecin et de résistant contre le Protectorat français dans ses Mémoires historiques qu’il dédia à ses parents. En trois tomes, ces derniers couvrent l’histoire du Maroc depuis l’imposition du Protectorat par la France jusqu’à la reconquête de l’indépendance par les Marocains. M. Jmahri, qui a suivi cette péripétie, témoigne : «Guy Delanoë avait terminé les trois tomes de ses mémoires quatre jours avant son décès le 7 octobre 1990, foudroyé en plein sommeil par une hémorragie cérébrale et après avoir remis son manuscrit à l’éditeur. La providence ainsi lui a donné satisfaction».

Guy et son épouse donneront naissance en 1941 à Nelcya, laquelle marque à son tour la troisième génération des Delanoë au Maroc. Elle n’a pas fait carrière de médecin comme son père et ses grands-parents. Elle s’est distinguée, et se distingue encore, comme chercheur et historienne. L’un de ses livres, sorti en 1989 aux éditions Seghers en France (et en 2007 aux éditions Eddif au Maroc), La femme de Mazagan, est le document le plus important jamais écrit sur sa grand-mère Eugénie. Dans la présentation de la collection marocaine (BAB) des éditions Eddif, dirigée par l’écrivain et journaliste J.P.Peroncel-Hugoz, ce dernier présente Nelcya ainsi :

«Professeur de l’Université française, historienne des Amérindiens et des Etats-Unis, ayant dispensé son savoir de Paris à Vancouver, de New-York à Hanoï, Nelcya Delanoë a également traduit, entre autres, le Roi Sihanouk ou le linguiste Chomsky».

Mais Nelcya s’est distinguée aussi par son livre Poussières d’empires (PUF et Tarik édition), une enquête sur ces soldats marocains engagés par l’armée française dans la guerre d’Indochine, dont une grande partie a regagné leur pays, avec leurs femmes et leurs enfants, aux débuts des années du siècle dernier (voir portrait).

Commentaire de Nelcya Delanoe la Petite-Fille de Eugenie.

NELCYA DELANOE septembre 03, 13:05

Merci de cet article fort bien documenté. Permettez-moi, puisque ma grand-mère, mon père et moi-même sommes l’objet de ce travail, d’ajouter une précision importante: Eugénie était juive polonaise. Bien que mariée à Pierre Delanoë, médecin pasteurien français, auquel El Jadida a aussi donné un nom de rue, elle fut dédiée de l’Ordre des Médecins français de Rabat, conformément aux lois antisémites de Pétain et de son « Etat français. » Sa biographie complète est retracée dans mon livre La Femme de Mazagan, publiée chez EDDIF dont voici ci-bas un compte-rendu a travers un article publié dans l’Opinion:

Source: La Vie Economique, 17 Septembre 2015
Said El Mansour Cherkaoui 2/4/2018


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